Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
études celtiques

étude des us et coutumes des Celtes. Langue gauloise- grammaire. Blog de Kian GUICLANFF

LE TEMPS la nuit des Mères

SUBUTa,

 

Nous allons évoquer une fête peu connue du « répertoire » des Collèges continentaux actuels. Ils tiennent à célébrer leurs huit fêtes (4 solaires et 4 lunaires), mais omettent le plus souvent, la plus impénétrable, la plus mystique de toutes :

MATRiōn NOxs, la Nuit des Mères.

 

Nous trouvons deux sortes de « Dieux » : les indigètes (locaux) et les épidémiques (qui viennent dans le pays).

Lorsqu’une « Divinité » annonce sa venue, la cité célèbre une « Épidémie » : sacrifice propitiatoire, à l’arrivée comme au départ : l’Apodémie.

Nous pouvons considérer ces apparitions comme une forme de « parousie » (grec : parousia : arrivée, «se rendre présent») déclenchée à volonté par les DRUVIdes dans une véritable Épiphanie (grec : epiphaneia : manifestation, apparition) ou Théophanie.

Les Épiphanes étant des « divinités » qui apparaissent aux hommes.

 

« L’Épiphanie tire son fond et son sens des célébrations de la Lumière. Celle-ci atteint son acmé aux jours marquant le solstice d’hiver, du 21 au 24 décembre (les 3 sommets). Ces nuits du Solstice annoncent le rallongement des jours et la renaissance de la lumière à l’origine de toutes choses. Puis la célébration se prolonge au 25 décembre durant un nombre de jours symboliques : 12 nycthémères. Le nombre 12 représentant la totalité. Le cycle prend fin le 6 janvier. C’est à ce moment que les jours commencent à s’allonger de façon sensible, que la promesse de la nuit solsticiale est tenue. On célèbre alors l’Épiphanie, la manifestation de la Lumière. Par sa forme ronde et sa couleur dorée, la galette symbolise le soleil.»

(Les Mots de Bachhus [PUMirail] de J.-M. Pailler)

 

L’Épiphanie est appelée le Noël des Femmes en Eire, connexion entre le Nouvel An et le Féminin. On sert des gâteaux et du vin, et on allume un cercle de cierges blancs.

 

Nous pouvons, de fait, comprendre que le calendrier solaire des romains ait bouleversé la logique d’un calendrier luni-solaire druidique;

nous pouvons, dorénavant, rétablir l’Épiphanie à sa véritable signification, soit le « Noël des Femmes ».

 

Il y a quelques millénaires, les Mères en charge de l’éducation de l’Humanité se révoltèrent contre l’asservissement de la race humaine. Cette lignée spirituelle et éthique à travers les âges essaya de faire face à la fin du cycle de leur peuple décadent pour lequel elle naviguait à contre-courant sur les eaux d’un temps menant au Chaos. Un nouveau cycle arrivant, cette lignée décida pour sauvegarder le savoir de fonder ses espoirs dans la nouvelle race, la race humaine. Elle permit à la race humaine malgré les agressions extérieures de pouvoir se développer librement tout en donnant l’illusion que c’était et resterait des animaux.

Ces Dames possédant la Dignité, la Grâce ainsi que l‘eau de la Connaissance, et pour certaines, le Feu de la Volonté, décidèrent de se disperser dans le monde pour éduquer et transmettre ce savoir à différentes communautés et tribus humaines en espérant des jours meilleurs.

 

Défendue par leur garde, des guerriers initiés protecteurs tout comme les DRUVIdes avec leur garde personnelle par la suite, elles donnèrent un modèle de vie à l’humanité pour se développer avec Sagesse, mais aussi des connaissances techniques pour survivre.

 

Au fur et à mesure des initiés humains, partout dans le monde, perpétuèrent ce modèle de vie. En fonction de la connaissance des initiateurs (guerriers initiés ou prêtresses) et des mouvements des peuples, les tribus se développèrent au fil du temps, adaptant les enseignements en fonction de leurs possibilités. Cela débouchant sur différents mouvements initiatiques plus ou moins fidèles.

 

Ainsi se forgea la tradition celtique, fortement influencée par cette ancienne lignée de prêtresses immortelles (formant elles-mêmes les « premiers » DRUVIdes et les guerriers).

 

Suite aux informations divines reçues, à leur espoir que la prochaine race « d’êtres humains » fasse mieux, ainsi qu’aux pressions patriarcales extérieures, elles décidèrent de se multiplier (en initiant les humains) et de se fondre dans la masse de l’humanité en se laissant mourir sachant qu’elles se réincarneraient dans la race qu’elles avaient elles-mêmes créée (souvenez-vous de TALANTIo et des premières Reines)

Il y eu par exemple en LITAVIa les SEMNITai. Ne croyez pas que ce terme était employé à la légère. Entendez par là les Anciennes, les Vénérables, jeu de mots entre les noms SENa (Vieille) et SEMNa (Vénérable) comme cité en général. Mais aussi avec l’adjectif SEMNIANos (la Race, le lignage), signifiant tout simplement, le peuple des Vénérables de l’Ancienne race ou tout au moins par la suite les Descendantes.

Réfugiées, ou plutôt exilées, sur l’île de Sein : SENa (entendez plutôt l’île Ancienne ou l’île des Anciennes), elles formèrent un collège de prêtresses.

 

Depuis, les premiers DRUVIdes rendirent hommage à leur savoir et connaissance. Ils choisirent la Nuit la plus Longue de l’année, car symbole à la fois de la Nuit de l’Humanité mais de l’espoir de son émancipation. Telles les vestales entretenant le Feu. Car même dans la nuit la plus longue, il y a l’espoir et le renouveau de vie en gestation. C’est dans cette nuit où la Vie est en réel suspend que se révèle la quintessence, l’accès au Savoir Originel, et de pair l’élan de Vie renouvelé une année suivante.

 

ISO, AGNis ATERROGset, INMAGOS,

(Ainsi, le Passé est rétablie, désormais)

ISO, CUIMMen ATERROGset, INMAGOS

(Ainsi, la Mémoire est rétablie, désormais)

ISO, ROTIo ATEVECset, INMAGOS.

(Ainsi, le Cycle est relancé, désormais)

 

Cette célébration s’est maintenue dans des lieux reculés jusqu’aux années 1900 où des Ariégeois offraient un repas aux ENCANTADAS (les Enchanteresses aux Pattes d’Oie) lors de la Nuit des Mères. Les habitants recouvraient alors le plancher de leur salle à manger de cendre dans l’espoir de voir au matin une patte d’oie signifiant que leur maison avait été bénie et que l’année suivante allait être de bon augure.

 

Il faut comprendre que c’était une nuit à la fois redoutée et attendue par le peuple car c’est un moment de l’année propice aux Mères pour tisser l’Univers.

Celles-ci suivant leur Volonté peuvent choisir de créer, influencer ou rompre les Destinées.

 

A l’époque médiévale, l’oppression chrétienne interdisait aux femmes de filer et tisser pendant cette période critique, faisant d’une pierre deux coups en interdisant un rite païen pourtant vital à la bonne évolution de la race Humaine et en évitant aux oppresseurs d’avoir leur vie écourtée.

 

La Nuit la plus noire (donc, la Nouvelle Lune) est celle la plus proche du Solstice d'hiver : ALBa ARTUANa (Sommet de Dur comme la Pierre).

 

Cette année civile, 2022, nous situons le Solstice d'Hiver le 21 décembre 2021 donc, la Nuit la plus Noire se situe le 1er janvier 2022 au soir.

 

C'est cette nuit que les DRUVIdes nomme la Nuit des Mères : MATRiōn NOxs (Modra Nochd, en irlandais).

TOUTĀTis MEDRos (l’égrégore de la tribu ; l’Habile), aspect sombre de TOUTĀTis, est fêté aussi cette nuit-là, aussi.

Nous pouvons honorer cette nuit, les Trois Mères, les GABIai / GABIeīes (les Mères Réceptives) :

ALAGABIa / ALAGABis : Réceptive à la Génération ;

IDBANGABIa / IDBANGABis : Réceptive à la sagesse féminine ;

GARMANGABIa / GARMANGABis : Réceptive aux invocations ;

 

par cette prière :

TOVEDonti, BRETeide AD ŪXSERBan, SEINan BĪTADin, GABIeīes MATRes.

(Guident, de la naissance au trépas, notre vie, les Mères Réceptives)

 

NO-Nes-CARISāt, TAREDONu, AMMACa MATer, AMBI-Nes-VENonta ESIei CARonei.

(nous chérie, au commencement, la Mère maternelle, nous enveloppant de son amour)

EĐi ALTRa : ALAGABIa.

(Elle est l' éducatrice : Réceptive à la Génération)

 

VOETIC, EXCIGons MAPiei, TENa MATer, NO-Nes-DELVet ADGENIan, ARREDonta SEINan TONCATonen.

(Ensuite, sortant de l'enfance, la Mère sévère, nous forme le caractère, préparant notre destin)

EĐi ALTRAVa : IDBANGABIa.

(Elle est la maîtresse : Réceptive à la sagesse féminine)

 

DIVEDO, ADUa DRECATa, COBARTa MATer, NO-Nes-BAĐĐit IN BEVATā, TRAILonta STLISTIā-XE SEINā.

(Enfin, la voie tracée, la Mère complice, nous plonge dans la vie, cheminant à notre côté)

EĐi TOVISACa : GARMANGABIa.

(Elle est l'initiatrice : Réceptive aux invocations).

Aparté :

En me penchant (sur le net), j'y vois quelques Collèges célébrant "modra necht" (sic). Dans mes dictionnaires gaéliques ("an etymological dictionary of de Gaelic language", d'Alexander Mac Bain-1982, et "the illustrated Gaelic-English dictionary" d'Edward Dwelly-1993), point de "necht".

Nous trouvons : nochd (irl) to-night, this night ; neihur (corn) ; nos (bret), aussi écrit : noz. Loin de moi, l'idée de vilipender les Collèges "gaulois", cette page ayant juste pour raison d'être de relater nos coutumes, ainsi que de vouloir, sinon les entretenir, du moins les raviver.

 

Par acquit de conscience, j'ai compulsé le "Dictionnaire étymologique du breton" d'Albert Deshayes-2003, pour la "nuit" : nos (1499), Cornique : nôs (vieux cornique nos), au Gallois : nos (nos, 10ème s.), au vieil irlandais : nocht ; tous remontent au celtique nok-ti. Un autre dictionnaire, "a dictionary of the Manks language, with the corresponding words or explanations in English" d'Archibald Cregeen-1835, donne : "noght" : tonight.

 

Pour se perfectionner dans la prononciation du Celtique ancien, voici une piste très intéressante : https://learngaelic.scot/sol/index.jsp

Certains locuteurs n'échappent malheureusement pas à l'accent anglais (le "r" imprononçable, entre autre), d'autres, sont plus "réalistes".

Evitez de vous attarder sur l'orthographe, qui rebutera la plupart d'entre vous, concentrez-vous sur la prononciation, l'accentuation. Vous trouverez toutes les phonétiques dont je vous ai parlé, expliqué le long des posts.

Un très bon entraînement !

 

NAMAUSAXTo ŪXSI SUīs MATRiōn

(Bénédiction sur vous des Mères)

 

Kian

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article